Des rods, des kilomètres, du dénivelé et du poisson !
Pour la 3ème année consécutive , la FFPS a organisé une compétition assez hors-norme, la Salmo Trek. Comme son nom l’indique, l’idée est d’allier pêche des salmonidés et randonnée, le tout sur 3 jours en totale autonomie.
Ayant terminé sur la 3ème marche du podium l’an dernier et ayant surtout vécu une expérience incroyable et inoubliable avec ma compagne, il était plus que logique de se réinscrire cette année ! Ma compagne n’était pas disponible pour la compétition cette année, c’est avec son frère, Ghjuvà, que nous avons décidé de participer à la Salmo trek 3 ! Étant habitués à pêcher les salmonidés ensemble dans nos montagnes Corses, c’est avec grand plaisir que nous nous lançons dans cette aventure, avec pour objectif de finir dans le top 10 sur plus de 70 équipes inscrites !
Notre matériel pour 3 jours
Outre les sacs à dos, sacs de couchage, tente, réchaud, repas lyophilisés et j’en passe, il a fallu sélectionner efficacement les leurres, et surtout les cannes qui vont avec ! Grâce à la petite expérience acquise l’année dernière, j’ai pu faire du tri dans mes boîtes, qui contiennent principalement des ondulantes et jigs de différentes tailles pour traquer les ombles dans les grands lacs, quelques poissons nageurs pour la truite sur les bordures, et quelques têtes plombées très légères pour y mettre des imitations d’insectes ou de tous petits leurres souples !
Pour ce qui est des cannes, l’idée était donc de pouvoir utiliser efficacement chaque type de leurres en fonction des milieux et des poissons recherchés !

Notre choix se porte donc sur :
- Une canne UL chacun pour les pêches très légères en rivière ou dans les petits lacs à vue, pour moi c’est une Area Flanker, que j’avais déjà utilisée pour ce programme l’année passée avec succès, alors que Ghjuvà a pris une PPS610UL, montée spécialement pour l’occasion et qui s’est avérée excellente, tant dans la précision au lancer que dans la progressivité en combat !
- Une canne light chacun, pour le tout venant, poissons nageurs, ondulantes jusqu’à 12gr, shads etc… Nos combos favoris pour les pêches en lac de barrage chez nous, à savoir une 721 Xray pour moi et une 722 Xray pour Ghjuvà, les deux étant montées avec des Exist 2506. Ces ensembles sont de véritables machines à pêcher les lacs, distance de lancer, ressenti des touches, réserve de puissance pour combattre les gros poissons, tout y est !
- Une canne à mouche chacun, au cas où les salmonidés seraient par moment focalisés sur les insectes, à savoir une lighthouse 864-4 accrochée sur chacun de nos sacs à dos !
Enfin, pour les très grands lacs de barrage présents sur le parcours, nous décidons de prendre une canne plus puissante et surtout plus longue, pour pouvoir lancer très loin des ondulantes et jigs de plus 15/20 gr, dans le but de toucher un Cristivomer ! N’ayant ni l’un ni l’autre ce type de canne dans nos fagots, j’ai commandé une PPS 86 MH, d’une longueur de 2m60 pour une puissance de 7-28gr, elle rentre parfaitement dans le cahier des charges, et me sera ensuite utile pour la pêche en mer du bord !
Nous sommes donc partis de notre île avec un fagot bien rempli, des boites de leurres et à mouches bien remplies également, et des sacs qui accusent quasiment 15 kg chacun !
Après un voyage en avion puis en voiture, nous voilà au col du Portet, le vendredi matin, pour l’enregistrement avant le départ de cette folle aventure !
Jour 1
9h30 : Top départ ! Tous les concurrents s’élancent en même temps sous la grande arche avec pour but de rejoindre le premier checkpoint le plus rapidement possible, la première spéciale étant chronométrée ! Dans un élan d’excitation et de motivation, nous courrons sur plus de la moitié de la spéciale et terminons dans les 10 premiers, ce qui nous apportera quelques points bonus à la fin. Notre stratégie consiste à faire une bonne partie des kilomètres le premier jour tant que nous sommes en forme physiquement, nous prenons directement la direction du lac d’Orédon, dans lequel nous pêchons seulement une petite demi-heure avant de repartir en direction du lac de Port Biehl avec l’espoir d’y réaliser notre quota de 10 ombles chevalier assez rapidement !
Après plusieurs heures de marche, nous arrivons sur des petits lacs dans lesquels nous voyons quelques petits poissons, après quelques lancers seulement avec sa 66 UL, Ghjuvà pique une truite qui vient se glisser dans l’épuisette et qui est tout juste maillé avec 21,1 cm ! Les premiers points de la compétition !!

Encore quelques dizaines de mètres de dénivelé plus tard et nous voilà à Port-Biehl, où nous nous donnons deux heures maximum pour faire le quota afin de profiter du coup du soir dans un autre lac ! Les lancers s’enchaînent avec les 721 et 722 Xray, sans touche, sans le moindre contact, puis au bout de plus de 30min, Ghjuvà sort le premier omble, 22,5cm, c’est bon c’est maillé ! Une photo sur la toise et il regagne rapidement son élément.

Nous finirons par faire difficilement 7 ombles avant la tombée de la nuit, en plus de 4h à catapulter des leurres métalliques au milieu du lac … Contrairement à l’année précédente, la pêche de ces poissons de fond est particulièrement difficile et ce, pour la totalité des compétiteurs avec qui nous avons discuté le soir même…
Notre stratégie prend alors un petit coup et nous rejoignons la zone de bivouac pour y monter la tente et essayer de récupérer un maximum pendant la courte nuit, sous la pluie !
Jour 2
5h30 : le réveil sonne, la nuit a été courte mais réparatrice, on s’empresse de ranger la tente trempée dans nos sacs à dos trempés et de remettre nos chaussures.. trempées ! L’heure de pointage étant à 6h, nous attendons tranquillement avant de reprendre la direction de petits lacs en espérant que le coup du matin nous permette de rajouter quelques truites au compteur ! Le soleil commence à peine à taper sur l’eau lorsque nous arrivons, et que ce soit à la mouche ou avec des petites imitations d’insectes en spinning, nous touchons plusieurs poissons, malheureusement entre 18 et 20,5 cm … La maille étant fixée à 21 cm…
Les heures tournent et nous finissons enfin à toucher 2 poissons maillés supplémentaires, à l’usure avec nos cannes UL sur des approches à vue au travers des branches, dont une belle truite de 34 cm ! Cependant, l’activité semble se calmer aussitôt et il est temps pour nous de repartir en quête des 3 ombles manquant pour finir le quota !

Un élastique sur les cannes, les sacs sur le dos et nous voilà en route, en passant au bord d’un lac nous faisons une pause de 30min de pêche pendant laquelle nous apercevons coup sur coup 2 gros poissons différents en maraude sur la bordure, nous insistons en vain, jusqu’à ce que l’un deux repasse à quelques mètres de moi, je m’empresse alors de changer de leurre et de mettre un petit leurre souple, celui-ci a à peine eu le temps de toucher l’eau que la truite s’en ait saisie ! Un ferrage énergique à bout portant avec ma 721 Xray et elle est piquée ! Ghjuvà s’empresse alors d’arriver avec l’épuisette alors que la truite se débat comme une folle en surface, tournant sur elle-même jusqu’à ce que le leurre s’extirpe de sa bouche à quelques centimètres de l’épuisette et qu’elle regagne tranquillement les profondeurs du lac… Un poisson que nous avons estimé entre 40 et 45cm, qui aurait rajouté pas mal de points ! Un léger coup au moral se fait ressentir, mais nous repartons de l’avant, c’est la pêche !
De retour sur le lac à Omble, nous enchaînons 1 omble non maillé chacun assez rapidement, toujours en catapultant des leurres métalliques le plus loin possible, les 721 et 722 Xray étant de très bonnes lanceuses, nous atteignons des distances très intéressantes ! Après encore 2h à pratiquer cette pêche fastidieuse, nous finissons par rajouter les 3 poissons qu’il nous manquait, avec en prime un joli omble de 29,5cm pour Ghjuvà !

Une fois ce quota bouclé nous repartons direction le nord, avec pour objectif de rejoindre le réservoir des Laquettes, checkpoint le plus au nord de la carte !
Les jambes commencent à être lourdes mais nous arrivons au point puis faisons demi-tour pour économiser du temps de pêche pour le lendemain ! Nous passerons la nuit à Campana, prêts à repartir de plus belle pour le dernier jour !
Jour 3
Dernière ligne droite, le jour se lève et nous reprenons la marche, sans s’arrêter mais en admirant quand même ce massif somptueux et sauvage dans lequel nous croisons Marmottes, Isards et autres Rapaces !

De nombreux lacs sont encore sur notre route, et nous prenons la décision de pêcher une bonne partie de ceux-ci pendant 30min/1h maximum, espérant tomber sur un ou des poissons actifs ! Malheureusement, à part une truite de 22cm qui nous permettra quand même de récupérer des points, et quelques touches infructueuses, cette dernière matinée ne donnera pas grand chose. Nous rejoignons une bonne partie des compétiteurs au lac de l’Oule, point de départ de la dernière spéciale chronométrée, jusqu’à l’arrivée !
Une pause bien méritée pendant laquelle tout le monde discute dans la bonne humeur, chacun donnant son nombre de poissons, et nous nous rendons vite compte que le Top 10 espéré ne sera pas pour nous cette année !
Le départ est donné et nous marchons vers le Col du Portet, d’où nous étions partis 2 jours plus tôt ! Cette dernière spéciale est très raide, et seuls quelques compétiteurs encore débordant d’énergie arrivent à courir, nous sommes plutôt à l’inverse, légèrement dans le mal, mais nous prenons notre temps et arrivons à la fin de cette aventure et franchissons la ligne d’arrivée !
Score final
Nous terminerons finalement 14ème sur plus de 70 équipes de cette aventure incroyable qu’est la Salmo Trek, légèrement en dessous de notre objectif de départ mais ce n’est que partie remise !

Après de nombreuses discussions avec les copains et les autres compétiteurs, nous nous rendons compte que nous sommes passés à côté de quelques pics d’activité sur certains lacs, parfois à 1 ou 2h près, mais c’est aussi ça la pêche, être au bon endroit au bon moment ! Les quelques poissons loupés ou décrochés nous auraient sûrement permis d’accrocher le top 10, bien que ce pourcentage de perte soit présent chez tout le monde !
Mis à part le fait d’avoir couru au départ, ce qui nous a légèrement fatigué pour peu de points en retour, nous n’avons pas de regrets sur notre stratégie, une préparation physique supplémentaire nous permettra d’attaquer plus sereinement l’année prochaine !
Au final c’est avec des souvenirs plein la tête et avec la satisfaction d’être arrivés au bout de l’aventure que nous rentrons sur notre île ! Tous les pêcheurs passionnés de salmonidés et de montagne doivent se motiver à vivre ça, c’est une véritable expérience de vie !