Un Newbie en pêche EXO (1ère partie)

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Quand j’étais gamin, j’avais souvent le spleen de la fin des vacances. En prenant de l’âge… pardon… en prenant de l’expérience, ça m’était passé. Sauf à l’occasion de deux voyages aux USA que j’avais fait en famille, et qui étaient la réalisation de rêves de gosse.

Là, je viens de monter dans l’avion du retour de mes dernières vacances, j’ai le spleen comme rarement…. 

L’exo, ça m’avait interpellé il y a longtemps… mais j’avais d’autres priorités à ce moment.

Je m’étais offert un guidage sur l’espadon pour mes 10 ans de mariage. Puis un autre en Floride avec mon fils il y a quelques années. Mais rien de plus…

Depuis que je me suis remis intensément à la pêche, ces 6 dernières années, ça me tournait régulièrement en tête.

Mais j’hésitais… Je ne suis pas aventurier et si j’aime les nouvelles expériences, je n’aime pas les mauvaises surprises… donc je tournais autour, sans me décider… puis Jibé, un membre de l’équipe pro-staff Rodhouse, nous a fait une proposition indécente : l’EXO, dans le camp de son pote d’enfance, dans l’Archipel des Radames, au sud-ouest de l’île de Nosy Bé, à Madagascar.

La découverte sans les surprises… BANCO! C’est décidé, je pars. Ca m’a pris quoi, 2mn ?

Je ne vais pas y aller par 4 chemins : j’ai passé une semaine de rêve, vraiment.

Ca faisait des mois que je me préparais: sélection du matériel, des blanks, des leurres, arbitrages sur tel ou tel sujet. Des heures de visionnage sur Youtube, des dizaines de questions à Jibbé, qui a dû me trouver un peu lourd à certains moments… Que voulez-vous, je n’aime pas l’improvisation et sur un sujet qu’on ne connaît pas, on se pose des milliers de questions… J’ai tellement fait le voyage avant en le préparant qu’à un moment j’ai craint d’être déçu par la réalité…

A part nos échanges pour préparer le trip, on ne se connaît pas avec Jibé, découverte mutuelle à Roissy: c’est cool, on  va bien s’entendre… De toute façon, deux mecs qui montent des cannes, ça a forcément des trucs à se raconter… Arrivée de nos deux acolytes Jacques et Patrick, en provenance de Strasbourg. Le groupe est constitué, maintenant, il faut y aller.

On embarque, on dort mal, on débarque barbouillés à La Réunion, on rembarque pour Nosy Bé et on arrive en Afrique, avec tout ce que ça suppose en termes d’ambiance et de dépaysement.

Dans « voyage de pêche », il y a 2 mots, « voyage » et « pêche »… Et perso, j’y tiens ! La pêche est le but, bien sûr, mais la notion de découverte aussi. Culture, mode de vie, dépaysement…Et sur ce plan, c’est gagné direct! On double et croise des dizaines de Tuk-Tuk, ça klaxonne, ça s’arrête sans clignotant, ça repart sans prévenir… Les gens qui marchent au bord de la route, les boutiques les unes à côté des autres.

Ambiance…

J’ai une pensée pour certains « écolos bobo » qui nous vantent « l’économie circulaire » comme « la solution pour la planète » : faites-donc un tour en Afrique, les mecs, vous verrez que vous n’avez rien inventé, ça existe déjà !

On arrive à Manga Bay – la « base à terre » du Radama Fishing Camp – complètement déphasés. On est accueilli par Vainqueur, le super-intendant qui organise tout, connaît tout. Il sera super, disponible toute la semaine, jusqu’à faire nuit-blanche le dernier soir. Mais quand même parfaitement à l’heure pour nous proposer notre dernier petit-déjeuner et finaliser la logistique du retour.

Special dédicace à Vainqueur, ne change rien!

Après une soirée tranquille et une nuit réparatrice, dimanche, premier jour de pêche. On quitte Nosy Bé pour faire route vers le village, sur la toute petite île d’Antanimora, à environ 40 miles au sud-ouest.

On ne s’occupe de rien, nos affaires sont prises en charge, comme au ClubMed; le cata transfère les affaires et le ravitaillement du camp. Nous, on profite de notre première journée de pêche.

Les catamarans du Radam Fishing Camp
Les catamarans du Radam Fishing Camp

On embarque et on fait connaissance avec le capitaine et le matelot, de leurs petits (sur)noms, « Merguez » et « 22 ».

Eux aussi seront parfaits toute la semaine. Préparation des montages, récupération et restitution des cannes entre chaque spot, spoolage des bobines, embarquement et débarquement du matériel tous les jours… Un service au top, toute la semaine ! On ne doit penser – et ne pense – qu’à la pêche !

Prêts à en découdre !
Prêts à en découdre !

On met les gaz, c’est parti, let’s go fishing !!

Franchement, à ce moment une sorte de sentiment de plénitude m’envahit. Un de ces moments rares de la vie dont on se souvient, le temps est en suspens, tout s’arrête… « Putain, ça y est, j’y suis, quel pied ».

Cette première journée sera consacrée au lancer. La pêche consiste à chercher les blancs de fusiliers, un petit poisson d’une vingtaine de centimètres qui monte en surface quand les prédateurs les chassent du fond. Une pêche à vue, au popper ou au stick bait.

On peut tomber sur les différentes espèces de carangues, dont la GT, la star de Mada, mais aussi carpes rouges, barracudas, tazards, thons, et toute sorte d’autres mangeurs de poisson fish.

J’ai vu des vidéos…

Lu des trucs sur la carangue…

Je pense savoir à quoi m’attendre…

A peine parti depuis 10mn, premier stop, on lance…. et on touche ! Tout de suite !!!

Le truc de dingue ! Une carangue, ça a une sale gueule ! Surtout la GT !! Une gueule de repris de justice… Pas pour rien que son petit nom latin est Caranx Ignobilis… Et bien le comportement, c’est pareil !! Une attaque d’une violence de dingue, un rush de malade une puissance inouïe !!!

On peut s’attendre à des trucs, mais croyez-moi, c’est bien en dessous de la réalité!

Scotché par le bruit de l’aspiration au passage du popper, je me fais arracher la canne des mains, je pars en avant, me rattrape comme je peux à ce que je trouve (le franc-bord…) et je m’accroche à la canne tant bien que mal…

Ca siffle sur le frein, pourtant serré fort, j’en reviens pas !!!

Je sors de cette demi-seconde de surprise totale quand j’entends: « Ferre ! Ferre ! » Je tire comme une brute! … enfin, que je pensais… « Encore ! », me crie-t-on !

Je reprends le fil du truc, encore un ferrage… le butt dans les couilles (après, on y pense!), je m’organise et le combat commence…

Merguez nous a brieffé. Il faut brider au maximum pour empêcher le poisson de partir sous les boules de corail, pour éviter la coupe.

Je bride. Quelle violence !!!

Le Black Hole Graphite plie, je tire, ça monte, 22 au lignage, c’est à bord !

Ma première GT !

Je suis dans un état second…

Aux anges…

Putain que c’est booooooooonnnn !!!!!

Photo, release, on se recale…

Ma première GT...
Ma première GT !!!

Puis nouvelle quête d’un autre banc de fusiliers, on lance, et on recommence comme ça.

Ce côté traque est super intéressant. On alterne les phases de quête et de pêche hyper active.

On lance, on poppe, on lance, on poppe.

On m’avait prévenu, au bout de quelques heures, je comprends que physiquement, ça va être chaud.

Mais je m’en fous, je suis là pour ça !

On n’a pas tenu de stats sur les espèces ou les quantités, aucun de nous n’est là pour faire un score, ni « mieux ou plus que l’autre ». On est tout simplement là pour prendre un kiff… et on prend un putain de kiff !!

L’euphorie envahit le bateau, l’alternance des phases de scrutation de la surface et de déchaînement de lancers et de combats, c’est juste jouissif !

La journée passe comme ça…

Ca tire dans les épaules… déjà… mais on lance, encore et encore…

Ça croque. On se fait secouer.

« Ferre ! Ferre ! Ferre !! » Ça deviendra le cri de la semaine !!

Des fois on gagne, des fois on perd…

La journée passe vite. Trop vite…

17:30, on arrive à l’île d’Antanimora, dans l’Archipel des Radames. Un bout de caillou de 4km sur 2, la plage comme débarcadère, un décor de carte postale…

Bon sang que c’est beau !

Plage de l’île d’Antanimora

Seuls au monde.

Je vais pour regrouper le matos « non, laisse, on s’en occupe »… Ah ? Ok, merci…

On arrive au camp, Vainqueur est là pour nous accueillir, nous expliquer le programme.

Simplissime le programme.

Vos affaires sont dans vos cases, voilà le bar, le resto (points névralgiques de la semaine !)

Installez-vous et on se retrouve au bar, dîner servi à 19:30.

Demain, petit-déjeuner 06:00 et départ en pêche à 07:30.

Le temps de tout… Profiter du village, profiter du bar, profiter de la pêche.

Je sens déjà le traquenard… Comment ne pas revenir ensuite ?

Visite de la case, grosse surprise ! Quand on pense « camp de pêche » on pense « à la root »… bin non !

Case nickel, hyper propre, surélevée du sol, avec la terrasse et le divan qui donne sur la mer à 30m, lit, moustiquaire, chiottes, douche, rien ne manque. Je prends ma douche, pipi caca, on se change et zou, au bar !

Ma case au Radama Fishing Camp

Voilà, ça sera vraiment le programme de toute la semaine.

Aucun stress, on profite de tout, tout s’enchaîne tout seul, on ne pense à rien… Que c’est bon !!!

Premier dîner. Très bien !

Première nuit, on dort, très bien aussi !

Jour 2, on se lève hyper motivé, petit-déj sur la terrasse.

Pour la faire simple, on a super bien mangé toute la semaine. Petit-déj hyper complet, panier repas le midi avec des plats cuisiné (pas un bête casse-dalle tout sec…), super dîners, y compris certains de nos poissons.

Le mérou en sushi – alors qu’il nageait quelques heures avant –, c’est pas mal du tout à l’apéro!

On n'est pas bien, là ???
On n’est pas bien, là ???

C’est parti pour le deuxième jour, et ainsi de suite tous les jours.

On poppe et on lance le matin sur les bancs de fusiliers et les chasses ; le midi on part vers le tombant pour jigguer (marrée basse, moins de courant, plus simple à jigguer) ; on traîne pour l’espadon en longeant le tombant pendant qu’on mange ; et on re-poppe l’après-midi…

Merguez fait super gaffe à bien positionner le bateau compte tenu que les 3 sont débutants en EXO: on sent qu’il choisi aussi les spots adaptés au niveau. Que des attentions de ce genre.

D’ailleurs, au fur et à mesure de la semaine, on voit l’évolution : il s’éloigne de plus en plus, choisit des postes un peu plus « risqués » (moins de fond, patates de corail plus proches), puisqu’on progresse dans la gestion des combats.

On fera de tout : Carangues GT et Bleues, Gros yeux, Mérous, Barracudas, Carpes rouges, Job rose, Requins, Vivaneaux, Thons jaunes… et j’en oublie une partie… à toutes les techniques !

Barracuda
Barracuda…
Job rose
Job rose…
Mérou rouge à points bleus...
Mérou rouge à points bleus…
Mérou, pris au popper !!

Un programme d’une limpidité totale, une semaine juste de rêve !

Le dernier jour arrive tellement vite… On refait le chemin inverse, on range les bagages, les matelots les portent au cata, nous on part en pêche, on arrive à Manga Bay par la plage, les affaires sont déjà dans les chambres.

C’est fini, il faut se résoudre à rentrer… On se fera une soirée en ville, dîner, bar, ambiance africaine.

Dodo, avion, retour… arrivée 05:00 du mat à CDG. On se fait un café, on a du mal à se séparer… bon, il faut y aller, au-revoir les copains, je récupère la voiture, il pleut, il fait froid, il fait à moitié nuit…

« Mais putain, qu’est-ce que je fous là ? » Le spleen, encore…

Une chose est certaine : j’y retournerai…

Quel putain de kiff !!

Jibé et l'auteur
Jibé et l’auteur
La fine équipe de pêcheurs de la semaine
La fine équipe de pêcheurs de la semaine
C'est-y pas beau ? ...
C’est-y pas beau ? …
... n'est-ce pas ?
… n’est-ce pas ?

Remerciements:

Un grand merci à Jibé Lugger pour avoir proposé ce voyage. Sans ça, je serais passé à côté de ce trip unique ! Et à tout le monde sur place, guides, intendance, cuisine, femme de ménage, tout le monde au top !

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